
D’évolution au long terme, les premiers symptômes de la leishmaniose apparaissent bien après la piqûre de phlébotome : lorsque le chien présente des troubles, le maître n’a souvent plus en mémoire le séjour passé dans un lieu à risque.
Les leishmanies se développent dans différentes cellules de l’organisme du chien, ce qui induit des symptômes variés.
Selon les capacités du système immunitaire du chien et son état de santé global, il pourra :
- être infecté, mais ne présenter aucun symptôme ;
- combattre l’infection sans dégâts majeurs sur sa santé ;
- ou malheureusement être atteint de manière beaucoup plus grave, avec des dommages multiples, pouvant être irréversibles.
Savoir repérer les premiers signes de la maladie offre une chance à son chien d’être rapidement pris en soin par son vétérinaire.
Les symptômes externes : vers un diagnostic précoce de la leishmaniose
Une fois inoculés par la piqûre, les parasites se disséminent dans l’organisme.
L’atteinte cutanée
Le phlébotome attaque le chien préférentiellement dans des zones du corps tendres, fines et dépourvues de poils :
- l’intérieur des oreilles est caractéristique. Le pavillon auriculaire présente alors une petite papule, appelée « chancre d’inoculation », de deux millimètres environ, qui tend à disparaître au bout de quelques jours ;
- le pourtour des paupières est un siège fréquemment rencontré : le prurit, de léger à intense, pousse le chien à se gratter, avec une surinfection bactérienne possible de la lésion. Les risques de blépharite (infection de la paupière) ou de conjonctivite sont alors majorés ;
- l’extérieur du museau, tout comme la cavité buccale ou la langue sont également sujets aux lésions papuleuses ;
- des squames généralisées de type pellicules épaisses et brillantes se détachent et garnissent l’ensemble du pelage : elles s’ôtent lors du brossage, mais se renouvellent dans les jours suivants.
L’alopécie : un pelage épars
Ces squames témoignent d’une peau irritée aux cellules mortes : le poil, moins nourri par les follicules pileux, devient terne et rêche, pour finalement tomber par plaques aux contours très irréguliers.
L'ensemble du corps est touché par l'alopécie. Cependant une caractéristique de la leishmaniose canine est que les chutes de poils sont particulièrement marquées sur les zones périorbitaires, le pourtour de la truffe et des oreilles et sur les parties osseuses (bassin par exemple).
L'onychogryphose : des griffes à la pousse rapide
La kératine, élément favorisant la croissance normale des poils et phanères (ongles) devient une des cibles du parasite. Contrairement à l’effet des parasites sur le poil engendrant leur chute, les griffes du chien poussent anormalement vite et de manière déformée : appelées « ongles de fakir », elles sont friables et fissurées, d’une taille peu commune chez un chien bien entretenu.
Les coussinets déshydratés sont souvent crevassés.
Les saignements de la truffe : l’épistaxis pathologique
Il est rare, hormis après un traumatisme externe violent, comme un coup ou un choc, qu’un chien saigne du « nez ». Ces fameux « chancres d’inoculation » touchent les muqueuses internes de la truffe, provoquant des ulcérations à l’origine de saignements assez impressionnants.
La truffe est aussi croûteuse, desséchée, et parfois granuleuse.
Les complications internes : les risques graves sur la santé de mon chien
Les leishmanies s’incrustent dans les cellules macrophagiques qui se disséminent largement dans tout le corps du chien. Les cellules infectées meurent, phagocytées par une cellule saine, qui sera à son tour touchée.
En réaction à cette vaste multiplication de cellules malades, le système immunitaire du chien produit davantage d’anticorps pour lutter contre l’infection présente. Malheureusement, cette réponse défensive n’est pas adéquate : les nouveaux anticorps produits induisent une hypergammaglobulinémie, et, loin de jouer leur rôle de défense, ils favorisent la multiplication des agents pathogènes.
C’est par ce mécanisme que l’ensemble des organes du chien sont peu à peu affectés.
Les reins, foie et rate : des organes cibles
L’atteinte rénale est grave. Lorsque les reins sont atteints, ils ne peuvent plus éliminer les toxiques et déchets de l'organisme qui vont alors s'accumuler et dégrader encore l'état de l'animal :
- le chien est abattu et perd l’appétit ;
- il urine fréquemment, boit abondamment ;
- les liquides corporels forment une stase : des œdèmes des membres et un gonflement abdominal (présence d’ascite due à la fuite urinaire des protéines) surviennent.
L’atteinte hépatique donne des symptômes ressemblant fortement aux troubles digestifs. La rate augmente de volume en réponse à l’inflammation interne.
Le système digestif
Vomissements ou diarrhées sanglantes signent l’atteinte des muqueuses du tube digestif. Le peu d’aliment ingéré n’est pas correctement synthétisé, l’intestin fragilisé et à vif renvoie son contenu.
Les troubles du système locomoteur
Des ganglions gonflés : l’adénopathie multiple
Présente lors de toute infection, l’adénopathie dans la leishmaniose est bien plus importante : de multiples ganglions périphériques augmentent considérablement de volume, sont fermes et facilement perceptibles à la palpation.
Certaines races de chien semblent être davantage sensibles à l’infection, avec une réponse immunitaire largement en deçà des besoins de lutte contre la maladie, comme les boxers ou les dobermans.
La leishmaniose emporte le chien dans un parcours long et douloureux aboutissant au décès.
Des moyens sûr et efficaces permettent d’éviter la leishmaniose chez le chien :
- Un vaccin existe en France, renforçant les défenses immunitaires spécifiques contre l’infection à leishmania, dont la protection doit être entretenue par des rappels annuels.
- Localement, des traitements topiques ont prouvé toute leur efficacité répulsive contre l’assaut saisonnier des phlébotomes !
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